Une lettre adressée au bureau de l’Assemblée provinciale de la Tshopo a appelé à diligenter une enquête sur les dépenses liées à l’organisation des concerts de la chanteuse congolaise Rebo Tchulo à Kisangani, chef-lieu de la province.
L’initiative émane du mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement), qui dénonce la gestion financière du double concert intitulé « Aksanti Fatshi » tenu les 16 et 17 août 2025.
Selon Seth Ndamba, porte-parole de la Lucha, la correspondance vise à demander au président du bureau de l’Assemblée provinciale d’ouvrir une investigation parlementaire dès la prochaine session. L’objectif est « d’établir la lumière sur le montant exact des fonds dépensés » mais aussi de « tirer les conséquences politiques » de cette dépense jugée « hasardeuse » face aux défis économiques et infrastructurels auxquels fait face la province.
Le concert grand public se tenait à l’esplanade de la Poste, tandis qu’un concert privé s’est déroulé au Riviera Beach, tous deux organisés sous le haut patronage du gouverneur de la Tshopo. Outre la logistique locale et la mobilisation de nombreux acteurs, une somme importante aurait été consacrée au cachet de Rebo Tchulo, artiste originaire de Kinshasa, dont le montant est estimé à 150 millions de francs congolais, d’après des sources citées dans la lettre.
Rebecca Tshipaka, dite Rebo Tchulo, 28 ans, s’est fait connaître du grand public congolais depuis 2017. Après un passage dans le label FG Production de Ferré Gola, elle se lance en solo en 2019. Ses tubes « Ni nani » et « Biloko » lui ont ouvert les portes de la scène afrobeat en RDC et à l’international. Rebo Tchulo est aussi reconnue pour son style vestimentaire audacieux et ses performances scéniques marquées par son sens de la sensualité.
Cette polémique relance le débat sur l’utilisation des fonds publics pour des événements culturels à la portée financière parfois jugée excessive dans des provinces confrontées à des besoins urgents sur d’autres secteurs.
La rédaction